Tout de suite je pense à la chanson Rockstar du Moyen-Âge, de Francis Cabrel. Une chanson magnifique. J'aime beaucoup cette musique parce qu'il y a le parler de Cabrel qui sent le soleil. Il a cette folie de jouer avec les mots, ce passage d'un univers à l'autre qui est tout naturel. Et au fond, c'est un peu ça, les voyages : vous allez chercher des quantités de notions qui ne sont pas forcément en accord les unes avec les autres, mais si vous les additionnez, au lieu de les affronter, cela crée quelque chose d'aussi harmonieux que la musique de Cabrel. Cette chanson me touche beaucoup et je trouve que la plante verte est en train de lever les bras avec enthousiasme pour dire « Rockstar du Moyen Âge, tu continues mon garçon ». Quant au Voyageur... Vous savez quand j'ai traversé la Turquie, à chaque fois que j'allais dans un restaurant pour manger, il y avait un jeune homme qui s'installait à ma table, qui me disait bonjour et ne mangeait pas, ne buvait pas et refusait que je l'invite. Et bien, c'était une façon de dire à tout le monde « cette femme est respectable vous voyez, il y a quelqu'un qui est avec elle ». Par ailleurs, le 9 mars, va sortir mon livre Mon tour d'Amérique du Sud en 1981 sur une 250 Panda. C'est un livre que j'ai écrit en 1983. C'est l'Amérique du Sud d'il y a 40 ans. De ce que je lis dans les journaux, ça n'a pas beaucoup changé et j'ai adoré ce voyage. Quand j'arrivais dans des stations-service, tout le monde venait me voir comme partout et on me disait « Mamita, de donde vienes ? », c'est-à-dire « Petite mère, tu viens d'où ? ». Je suis française. « Oh une française ! Una francesa ! Toutes les Françaises sont des poupées d'amour ! ». Alors que j'étais couverte de cambouis et que j'avais une moto qui portait des tas de bagages... C'était ça, l'Amérique du Sud. C'était génial. Et la musique ? Vous ne pouvez pas savoir la beauté de la musique de l'Amérique du Sud et la poésie de ces pays, c'est superbe.